LA MEMOIRE POPULAIRE
Danièle Dumas, éditrice du texte : (…) Le Lavoir appartient à la mémoire populaire, la vraie.
Une odyssée vers l’être. Un spectacle d’une profonde humanité, où dix lavandières expriment une mémoire populaire universelle.
2 août 1914. Empoignant le linge, maniant le battoir et frottant la brosse ; rassemblées par le rituel et le labeur de la lessive, dix lavandières de Picardie libèrent leurs paroles et leurs émotions, expriment leurs douleurs et leurs espoirs. Le Lavoir de Dominique Durvin et Hélène Prévost a rencontré, après sa création en 1986 à Amiens et à Avignon, un succès international. Ce texte donne vie aux voix des femmes auxquelles la société n’a offert aucune tribune, ce spectacle choral mêle les histoires simples, dans ce terrifiant contexte de catastrophe imminente.
Protégées par la singularité codifiée de cette cérémonie féminine, unies par leurs difficiles conditions de vie, ces femmes parlent franc : de leurs rêves, de leur quotidien, tout y est abordé. La gardienne du lavoir, la doyenne, l’émigrée juive polonaise, l’ouvrière syndicaliste, la couturière, l’orpheline, la délurée,… révèlent les petits ou grands événements d’une vie rude. Elles s’écoutent, se querellent, chantent, dansent et rient pour parer le malheur. Surnommé « le moulin à paroles » par les cyniques, le lavoir devient le lieu d’une mémoire populaire universelle.
